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Transport de poches de sang par drone : une première en Europe
En juillet dernier, un drone a transporté pour la première fois des poches de sang. Cette première européenne s'est déroulée à Saint-Trond à l'aide d'un appareil destiné au transport de passagers. Rencontre avec Tome Najdovski, Directeur de la Production au Service du Sang de la Croix-Rouge de Belgique, pour discuter de cette innovation médicale.
La technologie évolue et de nombreux drones existent déjà et accomplissent diverses tâches. Au niveau médical, ils arrivent aussi à maturité. C’est pour cela que le Service du Sang de la Croix-Rouge de Belgique s’y intéresse depuis 4 ans. Plusieurs hôpitaux s’y intéressent également, notamment les Cliniques de L’Europe et le CHU de Liège qui étaient d'ailleurs présents à Saint-Trond lors du 1er vol. D'autres hôpitaux, comme les Cliniques Universitaires Saint-Luc Bruxelles, Le Mont Légia, Epicura et la Citadelle ont accepté d'effectuer des essais avec nous lorsque nous pourrons concrètement commencer.
L’utilisation des drones pour le transport de poches dans des cas particuliers
Les drones viendraient en complément des modes de transports actuels et seraient privilégiés pour les transports de petites quantités directement de point à point par exemple entre Suarlée (siège social du Service du Sang) et la Citadelle. Au départ, nous pensons les utiliser pour les transports urgents non-programmés, mais d’autres utilisations pourraient suivre comme pour des échantillons destinés aux analyses, des produits spéciaux, les réapprovisionnements en plaquettes pendant les pénuries, etc.
Une utilisation dès 2026 ?
Nous sommes encore dans les phases de développement des applications drone. C’est donc encore trop tôt pour donner une date précise. Il reste de nombreuses étapes réglementaires et légales à franchir pour autoriser les vols de drones autonomes sur de longues distances. Certains parlent des premiers vols pour 2026. C’est peut-être un peu enthousiaste. Nous aurons certainement l’occasion de faire des vols de validation d’ici-là, mais l’arrivée des drones en routine n’est pas imminente.
En parallèle du développement des drones et des systèmes de pilotages autonomes, la société Helicus développe les "Droneports". Ce sont des installations qui se trouveront, par exemple, sur les toitures des hôpitaux pour accueillir l’atterrissage du drone, le transférer vers l’intérieur de la structure, décharger automatiquement la cargaison et l’acheminer vers le système de transport pneumatique de l’hôpital pour que les produits arrivent directement à destination sans intervention d’un opérateur. Du côté du Service du Sang, avec la collaboration de notre service Contrôle Qualité et R&D, nous avons déjà réalisé la validation d’une première version de la boîte destinée aux drones.
Un avenir pour cette innovation ?
C’est encore difficile de répondre définitivement, mais nous continuons à suivre les développements et à nous tenir prêts à intégrer les drones dans nos activités si les avantages sont suffisants. Depuis quelques années, nous tentons d'analyser les avantages et les inconvénients, les coûts et les difficultés à surmonter. Nos hôpitaux clients s’y intéressent. Nous devrons donc être capables de répondre à leurs attentes lorsque le moment sera venu.
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